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Les anges gardiens

Jolyanne Bastille-Sirois, journaliste, groupe 20

5 avril 2016

 

Je m’appelle Sierra Duncan, j’ai aujourd’hui dix-huit ans et je viens de terminer, exténuée, une journée typique au cégep. À mon arrivée à la maison familiale, où j’habite encore, je sors mes clés de mon sac et déverrouille la porte menant à l’intérieur.

 

-Maman? Maman! Maaaamaaaan!

 

N’ayant entendu aucune réponse, je me précipite jusqu’à la cuisine où se trouve habituellement ma mère à ce moment de la journée. Comme je l’avais prédit, elle s’y trouve, mais pas debout, attendant patiemment le retour de son unique fille. Non.

 

En fait, elle est étendue sur le sol, baignant dans une mare de sang que je suppose être le sien. Je parcours la cuisine du regard, m’attendant à trouver une caméra cachée, un signe, quelque chose qui m’indiquerait que ce n’est en fait qu’une blague de mauvais goût! Cependant, je ne trouve rien. Enfin, jusqu’à ce que mon regard se pose sur une lettre trônant sur la table. Je m’approche avec méfiance, contournant et évitant de regarder le corps inanimé de ma pauvre mère. Je tends une main tremblante et attrape la lettre du bout des doigts, reconnaissant l’écriture soignée de ma maman.

 

Je l’ouvre et je comprends tout. Je comprends que ma mère et moi descendons d’une très longue lignée d’anges qui possèdent des pouvoirs extraordinaires. Je comprends aussi que maman s’est suicidée afin que je garde ses pouvoirs, car ils disparaissent après l’âge de dix-huit ans, à moins qu’un sacrifice ne soit accompli, celui de ma mère. Dans cette missive, elle m’informe aussi du fait que je devrai faire exactement comme elle quand mon enfant aura atteint sa majorité.

 

N’en pouvant plus, je m'écroule par terre et me retrouve tout à coup dans mon lit, hurlant de terreur. Ma mère, paniquée, entre brusquement dans ma chambre et vient me prendre dans ses bras, me sommant de lui expliquer ce qui se passe. Je lui réponds que ce n’est qu’un cauchemar, réponse à laquelle elle me réplique de ne jamais m’inquiéter de ce genre de chose, car elle sera toujours là pour veiller sur moi. J’écoute maman d’une oreille distraite, mes yeux s’étant posés sur les deux longues ailes garnies de plumes blanches qui sortent d’entre les omoplates de ma maman.

 

-Tu seras toujours là, car tu es mon ange gardien. Je t’aime maman.

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