L'INNÉDIT

La Journée internationale de la femme est-elle encore nécessaire?

Lydia Barnabé-Roy, Chroniqueuse Amnistie, groupe 40

7 avril 2016

 

En vigueur depuis 1975, la Journée internationale de la femme, qui est célébrée le 8 mars, souligne les victoires que les femmes ont obtenues grâce à leur acharnement et leurs convictions à vouloir être égales aux hommes.

​

Cette recherche d’une équivalence des droits ne signifie pas seulement être sur un même pied d’égalité avec les hommes. Cela définit tout. «Tout» implique qu’une femme est considérée à part entière comme un être humain, comme une personne ayant les mêmes capacités que les hommes; un humain qui peut voter, exprimer ses opinions, etc. Les femmes sont, croit-on, maintenant reconnues dans tous les domaines d’activités.

 

Alors, aujourd’hui, avons-nous encore besoin de la Journée internationale de la femme? La réponse est définitivement oui. Même si les femmes ont réussi à faire évoluer leurs conditions dans la politique, les arts, les sciences, les sports, les affaires, etc., le salaire n’est pas encore le même entre les hommes et les femmes. De plus, dans d’autres pays, des droits humains fondamentaux ne sont pas respectés envers les femmes. C’est surtout leur droit reproductif et sexuel qui est bafoué.

 

Plusieurs femmes dans le monde n’ont pas accès à des avortements possiblement légitimés. Ces femmes vivent dans un pays qui interdit cette pratique ou la limite aux femmes dont la vie est compromise par une grossesse. Encore aujourd’hui, en 2016, de jeunes filles sont mariées de force. Souvent mariées à 15 ans, elles sont contraintes d’arrêter l’école et doivent subir des grossesses précoces qui se succèdent. Aussi, le viol conjugal n’est pas toujours déclaré comme viol. Dans certains pays, c’est un devoir d’avoir des rapports sexuels. Alors, dire non, c’est subir les conséquences du mari. Alors, ces jeunes filles endurent même si elles n’en ont pas envie ou qu’elles sont malades. Pour finir, des femmes peuvent être emprisonnées pour avoir fait une fausse couche. Des femmes sont encore harcelées dans des lieux publics.

 

L’évolution de la femme a vraiment fait des progrès ces 41 dernières années. Il reste des pas à faire pour finir la route, terminer le parcours. Nous y arriverons. Après tous ces efforts, la Journée de la femme doit être reconnue pour pouvoir avancer encore davantage dans un rapport égalitaire avec l’homme.

 

Article lié:

Amnistie: Des funérailles nationales pour une femme