L'INNÉDIT

Connaissez-vous l’empathie?

Lydia Barnabé-Roy, journaliste, groupe 40

20 janvier 2016

 

Parfois, il y a des jours où j’ai envie de tout arrêter, de crier, de frapper quelque chose. Parfois, je me demande pourquoi le monde est devenu comme il est, aussi cruel, aussi inhumain même. Quelques fois, je pense  devenir végétarienne pour arrêter les atrocités qu’il y a sur cette planète. Ça me donne le goût de fuir cette terre égoïste, partir loin, très loin… mais pour aller où? C’est partout pareil. Sauf dans les lieux défavorisés, mais ça, c’est une autre affaire. Six pieds sous terre, ça ne changerait rien. Il n’y a nulle part et nul moyen de stopper cette tragédie, sauf nous.

 

À chaque jour, chaque heure, chaque minute de votre vie, en ce moment, des gens exploitent des animaux pour nous les vendre. Par la suite, ils se font du profit. Mais, ce que vivent ces animaux, c’est effroyable. Ils ne peuvent fuir, ils sont sans défense, ils sont emprisonnés, pris au piège. Personne ne les aide, personne n’y pense vraiment.

 

Ces animaux sont engraissés, se font  reproduire par l’ insémination. Ce n’est pas naturel! On change même la génétique des taureaux pour avoir de meilleurs veaux. On fait croire aux poules qu’il fait jour pour qu’elles pondent continuellement. Les vaches se font traire chaque jour jusqu’à la dernière goutte, on les nourrit pour qu’elles fassent du meilleur lait. Pour les truies, lorsqu’elles accouchent, celles-ci n’ont qu’un petit espace tout petit, à peine assez grand pour elles. Alors, lorsque les petits naissent, certains meurent écrasés, mais ce n’est pas grave, puisqu’il y a beaucoup de truies dans la porcherie! Les moutons sont élevés pour leur laine, pour nous faire des vêtements. Et, lorsque c’est le temps, ils prennent la route de l’abattoir. Rendus là, une mort affreuse et inévitable les attend.

 

Ces conditions de vie me donnent vraiment le goût d’être végétarienne. J’en connais un peu sur ces animaux, mais je ne peux imaginer jusqu’où ça va. C’est certain que de la viande c’est bon, et je ne pense pas pouvoir arrêter d’en manger un jour avec les bienfaits que celle-ci apporte à mon corps. Bien sûr, j’aimerais diminuer ma consommation. Mais je ne dois pas être la seule à le faire…sinon ça ne changera pas grand-chose.

 

Quand l’on mange, on a les yeux ouverts mais nous sommes aveugles. C’est bon ce qu’il y a dans notre assiette, ce n’est pas grave d’où ça vient. Et c’est justement ça le problème. Vous mettez-vous à la place d’une autre personne des fois? Y arrivez-vous? Si vous en êtes capables, en seriez capables pour un animal?

 

Je crois que tout le monde devrait diminuer sa consommation de viande de beaucoup. Nous en mangeons trop et c’est pour ça qu’une multitude d’animaux sont tués chaque jour. La demande sur le marché pour la viande est élevée. Alors la livraison est à la hauteur de la demande et ça continue. Aimeriez-vous être coupés en plusieurs  morceaux et vendus emballés? Une fesse par-ci, une tête par-là, une cuisse par là-bas. Je ne crois pas. La prochaine fois que vous mangerez, pensez un peu à ces animaux qui ont souffert bien avant que vous ne les mangiez. Ils ont connu la peur et le stress, ils sont des mammifères, ils ont des sentiments! Essayez de vous mettre à leur place et de voir votre assiette pour une fois. Peut-être en tirez-vous des conclusions positives, et diminuerez votre consommation de viande, de lait.

 

Je ne vous demande point d’arrêter, je vous demande d’en prendre conscience. Ils nous donnent leur vie de force pour nous nourrir après une dure vie. C’est vraiment inimaginable. Il faudrait tous diminuer un peu cette consommation, pour en laisser vivre un peu plus. Ils ont droit à la vie autant que nous…dites-vous que si c’était le contraire dans la chaîne alimentaire et que nous, nous serions mangés, vous n’aimeriez pas être à leur place.