Ensemble, on peut déplacer des montagnes

Corinne Viau, pigiste, groupe 47

21 janvier 2015

Une montagne, c'est tout un défi. Certains la gravissent, certains la contournent, d'autres restent là, attendant qu'elle disparaisse. Une montagne, c'est l'image de nos peurs. Certains surmontent cette peur, certains l'ignorent, d'autres ne savent pas quoi en faire.

Notre plus grande peur est celle de perdre tout ce que l'on possède. Au fond, notre plus grande peur est de mourir. Souvent, nous évitons de regarder la vérité en face : nous allons tous mourir un jour ou l'autre. Parfois, nous nous mettons même à avoir peur de certains sujets qui sont pourtant loin d'enlever la vie, mais qui, au contraire, donne parfois une seconde chance. Des sujets tels que le don d'organes. En fait, si le don d'organes était davantage compris, cela pourrait sauver des centaines de vies par année. Si seulement les gens savaient de quoi il en retourne vraiment…

Corinne Viau

Aujourd'hui, en 4e secondaire, elle n’a que 15 ans. Pourtant, le don d'organes et la santé lui tiennent énormément à cœur. Les 13 premières années de sa vie ont été une constante épreuve. Elle est née avec une malformation cardiaque qui, jour après jour, l’a empêchée de faire ce qu’elle adorait : bouger. Voilà deux ans, elle a eu une opération à cœur ouvert qui a complètement changé sa vie. Désormais, elle est sportive et tout ce qui a trait au sujet de la santé est très important pour elle. De ce fait, elle peut comprendre ce que c'est que d'avoir besoin d'un organe. La liste d'attente, l'hôpital, l'opération, la convalescence, la peur, le renouveau, tout ça, elle l’a connu. Elle aurait pu mourir, mais elle a survécu et elle espère que le projet CHAÎNE DE VIE permettra à de nombreuses autres personnes d'obtenir, elles aussi, une nouvelle vie, une seconde chance…

C'est dans cette optique que CHAÎNE DE VIE a été créé. Le but de ce projet éducatif et social n'est pas de vous convaincre de donner vos organes, mais de vous encourager à parler de vos volontés sur ce sujet à vos proches lors d'une conversation non empreinte de préjugés, mais remplie d'humanité.

CHAÎNE DE VIE a été formé autour de vraies histoires, autour de vies passées et présentes, ici même, au Québec.

C'est l'histoire de Vincent Béland-Morissette, un jeune Québécois qui a réussi à surmonter son TDAH et sa dyslexie afin de réaliser ses rêves de musique. Malheureusement, un accident d'escalade l’a laissé en état de mort cérébrale. Il n'y avait plus rien à faire et sa mère n'avait aucune idée de la façon dont il allait réagir face au don de ses organes… En aurait-il été vraiment satisfait?

C'est l'histoire d'une finissante de cinquième secondaire, Stéphanie Tapp, qui, suite à un accident de voiture, a été, elle aussi, laissée dans un état de mort cérébrale. Cependant, faisant partie de la classe pilote du projet CHAÎNE DE VIE elle a parlé de ses volontés face au don d'organes à ses proches, ce, deux semaines avant sa mort. Lors du don de ses organes, sa famille savait qu'elle serait en paix avec cette décision…

Vincent et Stéphanie ont sauvé plusieurs vies grâce à la décision que leurs proches ont prise.

CHAÎNE DE VIE, c'est aussi l'histoire d'Hélène Campbell, cette fois-ci, une survivante qui, grâce au don de deux poumons, a maintenant une seconde chance de vivre pleinement. Aujourd'hui, militante active pour le don d'organes, elle parle de son expérience sur des plateaux télévisés afin de sensibiliser les gens à sa cause.

CHAÎNE DE VIE est parti d'une étincelle. L'idée d'une élève, Josianne Sirois, pour toucher le cœur des élèves. Lucie Dumont, son enseignante à l'École secondaire de Rivière-du-Loup, a repris l'idée et, avec l'aide de nombreux collaborateurs, a monté le projet CHAÎNE DE VIE. Le but est d'informer les jeunes de quatrième secondaire, puis de les encourager à engager une conversation en famille sur le sujet, histoire de faire disparaître les fausses croyances qui entoure le don d'organes.

Pour plusieurs, le don d'organes demeure un sujet épineux, une formidable montagne à escalader…

En lisant cet article, un choix s'offre à nous, soit, nous pouvons laisser tomber, nous taire et continuer notre chemin comme si de rien n'était… Mais, nous pouvons en parler au nom de ceux que l'on ne peut plus entendre. Et, si cette lecture déclenche des discussions, ce sera alors bien vrai.

Ensemble, on peut vraiment déplacer des montagnes!

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Corinne Viau