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  • Mahé Rabesa, journaliste sportive, groupe 35

Une société peut-elle fonctionner en l’absence de respect?

La réponse pourrait être évidente alors, pour commencer, je vais définir les termes «respect» et «société» et montrer que selon ces définitions, une société sans respect ne fonctionne pas. Ensuite, j’aborderai une forme de société où le respect est imposé avec force, au détriment de certains. Enfin, une autre forme où l’ouverture au respect serait prônée.


Qu’est-ce que le respect ? C’est un sentiment de considération envers quelqu'un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards. Source: Larousse.


Faut-il considérer globalement le respect des humains, des animaux, du matériel, de l’eau et des lois ?


Une société est-elle un milieu humain dans lequel quelqu'un vit, encadré par ses institutions, ses lois, ses règles ?


Une société est un groupe organisé d'êtres humains ou d'animaux, ayant établi des relations durables, qui vivent sous des lois communes, qui ont une forme de vie commune, qui sont soumis à un règlement commun ou qui ont un centre d'intérêt commun. Plus largement la société est l'état de vie collective.(1)


Présentons maintenant trois niveaux de société où il y a un rapport au respect.


Que serait une société sans règle et donc sans respect. Un état où nous serions libres de faire ce que l’on veut, où par exemple un inconnu se donnerait le droit de s’installer sur votre divan. Bien sûr, dans cette société, vous seriez vous aussi libres de faire de même, mais ce serait comme un jeu sans règle ou aucun des joueurs ne les respecterait. Je crois que le jeu n’aurait aucun but et les joueurs se lasseraient. Est-ce que ce genre de société fonctionnerait? Non évidemment, pourtant nous avons déjà observé ces réactions dans nos sociétés. Lors de la panne d’électricité new yorkaise de 1977, il y a eu de véritables pillages. Comme il n’y avait plus de police, les gens étaient donc libres de se servir. Seriez-vous heureux dans cette société? Moi non, car j’aime qu’on respecte mes choses personnelles et celles des autres.

Certaines sociétés imposent certes le respect des lois, mais la majorité de la population a très peu de liberté. Ce sont les dictatures et les monarchies absolues. Une dictature est un régime politique où tous les pouvoirs sont détenus par une personne ou un groupe de personnes qui utilisent leur pouvoir de façon autoritaire et sans contrôle (2). Ce type de régime ne respecte pas la liberté des gens. Par exemple, en Arabie Saoudite, les droits des femmes sont bafoués. Lorsque celles-ci sont adultes, elles doivent avoir un gardien, souvent leur père, époux ou frère. Il prend les décisions importantes à la place de la femme qui est donc considérée comme mineure. Dans ce type de société, on pense que respecter la nature de la femme est de lui interdire de conduire une automobile. Aussi, durant l’apartheid, les lois sud-africaines interdisaient les mariages interraciaux. Les gens qui respectaient la loi étaient ceux qui ne se mélangeaient pas. Peut-on cependant dire que cette société était respectueuse des humains?

Imaginons maintenant une société qui veut offrir le même respect à tous ses citoyens, où toute la population est invitée à participer à l’élaboration des règles. Dans cette situation, les règles de respect ne sont pas imposées par un petit groupe qui en bénéficierait. Au contraire, tout le monde serait amené à participer et il n’y aurait aucune discrimination selon le genre, l’origine ou encore l’orientation sexuelle. Dans une société inclusive et participative, les règles s’appliquent à tous dans le respect de chaque individu. C’est ce vers quoi tend une société démocratique, mais elle n’est pas facile à construire. La première difficulté est la participation active de tous les citoyens. Dans ce cas de figure, personne ne peut rejeter la faute sur l’autre, chacun est responsable et se tient informé pour apporter sa contribution, ce qui serait «Un monde où il n’y aurait ni conflit, ni guerre. Un gouvernement qui serait du peuple, par le peuple et pour le peuple.» (3) (Abraham Lincoln, 16e président des États-Unis, 1809-1865)

Nous avons vu qu’une société sans respect de ses règles ni de ses membres est une société désorganisée. Nous pouvons donc affirmer que sans respect une société ne fonctionne pas.


Mais une société où les règles de respect seraient impitoyables et imposées par une minorité, qui seule en profiterait, ne serait pas non plus idéale. L’histoire nous montre d’ailleurs que ces sociétés fonctionnent un temps, mais les peuples finissent toujours par se révolter.


Enfin, une société dans laquelle ses membres participeraient à la définition de ce qui doit être respecté est, selon moi, une société qui fonctionnerait durablement à condition que chaque citoyen s’implique. Sinon, ce type de société serait une oligarchie, voire une dictature.


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