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Jolyanne Bastille-Sirois, journaliste, groupe 41

Collaboration spéciale avec l'Expressif du cégep: "Rêver en classe"


Lentement, je ferme les yeux, incapable de me retenir plus longtemps. Je le voudrais, pourtant, mais je sens ma résistance s’affaiblir d’une seconde à l’autre et c’est sans le vouloir que je tombe finalement endormi.


Je ne soulève les paupières que lorsqu'un bruit tonitruant et anormalement près de ma tête me réveille. Sans hésiter, je lève mon regard, que je sais furieux, pour le planter dans celui de la personne m’ayant réveillé. Pour mon plus grand malheur, c’est seulement au moment où mes yeux rencontrent ceux, petits, rusés et méchants, de mon enseignante d’histoire que je me souviens de m’être assoupi dans son cours. Je lui souris avec innocence, retenant avec peine le rire remontant lentement dans ma gorge, mais je ne peux pas m’empêcher de pousser un énorme soupir alors qu’elle me montre de son doigt crochu la grosse porte en bois de la salle de classe.


Sans dire quoi que ce soit de plus, je me lève, la tête haute et le regard provocant, et je me dirige d’une démarche lente et fière vers le couloir où, au lieu de prendre la direction du bureau du directeur comme je le devrais, je me rends sans regard en arrière au portail de l’école, sortant ainsi de ma prison. Comme je déambule avec la ferme idée de me rendre au centre commercial, la pluie me surprend d’un coup, m’étonnant par le fait même car, quelques minutes plus tôt seulement, le soleil brillait de mille feux.

Avec un nouveau soupir, je cache ma tête sous mon capuchon et j’accélère le pas, bien décidé à me rendre à destination le plus rapidement possible. Puis, le froid vient lentement s’emparer de chacun de mes membres, me gelant complètement. C’est lorsque je suis trempé de la tête aux pieds que je comprends que les boutiques sont loin et que je n’y arriverai probablement pas, mais déjà…


Je soulève les paupières, un bruit tonitruant me vrille les oreilles. Sans que je n’y comprenne quoi que ce soit, je vois de nouveau mon enseignante me montrer la porte de son doigt et je me rends encore dans le couloir mais, cette fois, j’hésite avant de me rendre dehors.

Et si mon rêve avait été prémonitoire ?


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