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Jolyanne Bastille-Sirois, journaliste, groupe 41

Le règne animal

Je suis la reine des abeilles.

Ici, je contrôle absolument tout. Aux casiers, mes chiens de poche s’occupent d’enlever de mon chemin tous ces petits insectes pathétiques qui sont sous mon pouvoir et je n’ai même pas à lever le petit doigt. Je suis une souveraine et une souveraine ne travaille pas pour avoir ce qu’elle veut. Elle demande et elle obtient. Je demande et j’obtiens.

Je suis un insecte.

Je n’ai aucun droit de parole sur ce qui se passe dans cette jungle qu’est l’école. Quand je prends mes choses entre les cours, je me fais toujours violemment pousser et mon nez frappe inlassablement sur le casier près du mien, parfois même jusqu’à en saigner. J’aimerais faire quelque chose, mais je ne peux pas. Elle est la reine des abeilles et je ne suis qu’un insecte pathétique. Je n’ai pas voix au chapitre.

Je suis un chien de poche.

Mon but est de lui plaire, de lui obéir. Cette fille que je persécute aux casiers, elle est jolie. J’aimerais le lui dire, l’inviter à sortir, peut-être même former un couple avec elle, mais je ne peux pas. Elle ne me le permet pas. Alors, je continue de la pousser, parfois même jusqu’à ce qu’elle en saigne, et je fais taire mes sentiments. Je ne suis qu’un chien de poche, je lui appartiens.


Vous savez, rien de tout cela n’arrive réellement, pas dans notre école, du moins. Par contre, nous vivons effectivement dans un règne animal. Un règne dans lequel un groupe de personnes contrôle et le reste obtempère. Après tout, ne descendons-nous pas des animaux?

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