Il y a un mois, je m’envolais seule vers l’inconnu, vers un monde et ‘‘du monde’’ que je ne connaissais pas. Je m’étais lancée dans un échange étudiant de trois mois en Espagne.
Crédit photos: Valérie Dollo
J’ai eu exactement 30 secondes pour dire à bientôt ou adieu à mes proches, (non, je n’étais pas encore certaine si mon avion allait s’écraser) parce que j’imagine que moins tu étires, moins c’est douloureux.
Imagine-toi! Passer les douanes seul(e), la peur au ventre qu’on ouvre ta valise et que les douaniers fouillent tous les recoins de ton bagage surchargé de "cossins inutiles" selon ta mère.
Pour toi maman, oui j'ai mis chacun de mes 6 cotons ouatés.
Moi, c’est en m'assoyant à côté d’un monsieur qui prenait vraiment toute la place, dans un avion rempli de gens de toutes sortes, que je me suis vraiment vue prendre mon envol. Mon cerveau ne se décidait pas si je revenais demain ou si je reviendrais un jour. Est-ce que c’est long trois mois?
En réalité, personne ne pense vraiment à quelle vitesse passe le temps. 60 secondes par minute, 60 minutes par heure, mais pour moi, ça va à quelle vitesse? Vais-je m’ennuyer de Maman et Papa? Comment vais-je survivre sans mes amis? Est-ce que je vais bien m’entendre avec ma jumelle? Les questions proliféraient sans cesse dans ma tête.
Je n’avais pas peur, mais je n’étais certaine de rien. J’étais en admiration devant tout ce que je voyais, mais j’étais sceptique à ce qui m’attendait de l’autre côté de l’océan.
Après presque sept heures de vol, on atterrissait à Paris où une connexion de cinq heures m’attendait. Heureusement pour moi, j’étais tellement fatiguée que le plancher de l’aéroport Charles-de-Gaulle m’a paru aussi confortable que mon lit.
Exactement 1 heure 40 minutes de vol et j’arrivais à mon nouveau chez-moi temporaire. À l’atterrissage, chacun des 40 jeunes avait le sourire aux lèvres : on avait enfin l’opportunité de voler de nos propres ailes.
Espérant que ma valise se soit bien rendue, j’attendais et redoutais la première rencontre avec ma famille. Je parlais beaucoup trop vite (pour ceux qui me connaissent bien, je parle déjà très vite, alors imaginez) et je me demandais ce qui allait se passer.
Comme dans les films, tout plein de gens avec des pancartes, souriant à pleines dents, nous ont accueillis. C’est en cherchant du regard ma nouvelle soeur, qu’on me saute dessus: enfin réunies!
Trois ou quatre photos plus tard de l’organisation, je me retrouvais seule avec des "étrangers" à quelques milliers de kilomètres de ma zone de confort.
Demain, déjà l’école, tout en espagnol…